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L’Express

“Nous ne sommes pas à vendre” : la mise au point du Groenland après les allusions de Donald Trump

L'ancien président et républicain Donald Trump à West Palm Beach, Floride, le 6 novembre 2024




“Nous ne sommes pas à vendre et ne le serons jamais”. Cette précision du Premier ministre du Groenland peut paraître absurde. Mais elle vient répondre directement à Donald Trump, qui a de nouveau remis en question la souveraineté de ce territoire autonome du Danemark et émis la possibilité de le voir passer sous le giron américain.”Pour la sécurité nationale et la liberté à travers le monde, les Etats-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland en font une nécessité absolue”, a ainsi écrit ce dimanche le futur président américain sur son réseau Truth Social, sans préciser plus clairement ce qu’il entendait par là.Mais ces déclarations font écho à d’autres tenues lors de son premier mandat, en 2019 plus précisément. Donald Trump avait alors ouvertement envisagé l’achat par les Etats-Unis de ce territoire de l’Arctique, évoquant une potentielle “grosse transaction immobilière” qui serait “stratégiquement intéressante”.Des provocations qui se multiplientL’affaire avait alors provoqué une crise diplomatique avec le Danemark, membre de l’Otan et auprès duquel est rattaché ce territoire glacé grand comme quatre fois la France. “Le Groenland n’est évidemment pas à vendre”, avait alors réagi le gouvernement groenlandais, tandis que la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait qualifié l’offre de Donald Trump d'”absurde”. Une déclaration qui était mal passée du côté du républicain, qui avait traité la cheffe du gouvernement danois de “désagréable,” et avait annulé une visite officielle à Copenhague.”Le Groenland est à nous. […] Nous n’abandonnerons pas notre long combat pour la liberté”, a de nouveau précisé ce lundi le Premier ministre du Groenland, Mute Egede. Ajoutant néanmoins que son territoire devait “rester ouvert à la coopération et au commerce international, et notamment avec nos voisins”.L’ancien et prochain président américain enchaîne ces derniers jours les déclarations chocs à l’encontre de ses voisins plus ou moins directs. Plus tôt dans le week-end, il avait menacé de reprendre le contrôle du canal du Panama si les tarifs de passage n’étaient pas réduits pour les navires américains. Et Donald Trump multiplie les provocations ces dernières semaines quand à la souveraineté du Canada, dont il a assuré qu’en faire le 51e Etat des Etats-Unis serait une “excellente idée”.La phrase de Donald Trump ce dimanche sur le Groenland accompagnait par ailleurs l’annonce de son prochain ambassadeur à Copenhague, Ken Howery, ancien ambassadeur américain en Suède, financier et cofondateur de PayPal.Un territoire qui attise les convoitisesAutonome depuis 1979, le Groenland, 56 000 habitants sur un territoire immense de près de 2,2 millions de kilomètres carrés situé à quelque 2 500 km de la puissance tutélaire, a son drapeau, sa langue, sa culture, ses institutions et un Premier ministre.Ses ressources naturelles (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb) et le réchauffement climatique, qui ouvre de nouvelles voies maritimes, attisent les convoitises des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie notamment. Nuuk, la capitale du Groenland, s’est récemment dotée d’une nouvelle piste d’atterrissage afin de pouvoir faire atterrir de plus gros avions de ligne et développer le tourisme. A partir de l’été 2025, l’aéroport de Nuuk accueillera deux liaisons par semaine avec New York.



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Publish date : 2024-12-23 16:52:09

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