* . *
L’Express

Démission de Justin Trudeau : trois infographies pour comprendre la crise politique au Canada

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'adresse à la presse dans la cour de l'Elysée à Paris le 16 mai 2019




La rumeur circulait avec insistance depuis la mi-décembre. Ce lundi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé qu’il comptait prochainement démissionner de ses fonctions de chef du gouvernement et de leader des libéraux “dès que le parti aura choisi son prochain chef”. Il devrait rester en poste d’ici là.Depuis plusieurs semaines, Justin Trudeau paraissait très affaibli. A la mi-décembre, il avait notamment reçu la démission de Chrystia Freeland, vice-Première ministre en charge des Finances – un des poids lourds de son gouvernement – à qui il avait demandé de changer de portefeuille en prenant la tête d’un ministère des Relations canado-américaines. Dans une lettre critique diffusée sur le réseau social X (ex-Twitter), la ministre regrettait de ne plus avoir “la confiance” du Premier ministre et “l’autorité qui l’accompagne”.Popularité en baisseCette démission fracassante est intervenue après plusieurs semaines compliquées pour le Parti libéral, lors desquelles plusieurs ministres du gouvernement Trudeau ont affirmé ne pas être candidats lors des prochaines élections fédérales. Elle intervient par ailleurs à un moment où la popularité du Premier ministre est à son niveau le plus bas, 10 points derrière celle de son principal opposant, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre.Après cette crise politique majeure, les soutiens de Justin Trudeau sont tombés les uns après les autres. Le 23 décembre, le caucus libéral des provinces de l’Atlantique (qui regroupe les députés libéraux des quatre provinces maritimes, dans l’est du pays) avait déjà retiré sa confiance au Premier ministre, suivi par le caucus de l’Ontario et celui du Québec.Défiance des députés libérauxProblème : ces deux provinces concentrent à elles seules plus de la moitié de la population canadienne et les deux plus gros contingents de députés à la Chambre des communes. Pire encore, plus de 85 % des 160 députés libéraux élus en 2021 ont été élus dans une circonscription de l’est du pays. Avec la réunion de tous les représentants de son parti mercredi 8 janvier, Justin Trudeau était au pied du mur.Changement d’èreLa démission de Justin Trudeau survient au terme de près d’une décennie du libéral à la tête du Canada. Elu pour la première fois lors des élections fédérales canadiennes d’octobre 2015 – il avait alors 42 ans – le fils de Pierre Elliott Trudeau marchait ainsi sur les pas de son père, Premier ministre entre 1968 et 1984. Depuis, son parti a été de nouveau plebiscité à deux reprises : en 2019, puis en 2021, lors d’élections fédérales anticipées qu’il avait convoquées en pleine pandémie de Covid-19. A l’époque, sa côte de popularité remontait, boostée par sa gestion de l’épidémie. Ses opposants avaient alors largement critiqué la tenue de ces élections dans ce contexte particulier, deux ans avant la date initialement prévue. Le Parti libéral avait obtenu une courte majorité et s’était allié avec les 25 élus du “Nouveau parti démocratique”, un parti de gauche.Au Canada, il revient au Premier ministre de convoquer les élections législatives dans un délai donné de quatre ans suivant les dernières élections fédérales. Quoi qu’il arrive, un nouveau scrutin aurait dû s’y tenir au Canada cette année, au plus tard avant le mois d’octobre 2025. Et pour les libéraux, les projections sont très mauvaises : le parti obtiendrait quatre fois moins de sièges qu’il y a quatre ans, d’après l’agrégateur de sondages 338Canada. Le Parti conservateur de Pierre Poilievre, lui, pourrait obtenir plus de 230 sièges. Une majorité plus que confortable.Pour le moment, la date des élections fédérales à venir n’a pas été précisée. Elles interviendront sans doute au printemps, une fois que le Parti libéral aura désigné son successeur chargé de mener la campagne face aux conservateurs. Lors de son intervention, Justin Trudeau a annoncé un prolongement exceptionnel de la session parlementaire jusqu’au 24 mars 2025.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/demission-de-justin-trudeau-trois-infographies-pour-comprendre-la-crise-politique-au-canada-AYYJWODNKNA4BEMFU7SUCJSOTA/

Author : Mathias Penguilly

Publish date : 2025-01-06 18:31:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Exit mobile version

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .