L’eau qui commence à manquer, les Mahorais dans un décor apocalyptique et la crainte des “pillages” qui émerge, le tout sur fond de drame sanitaire qui couve… Les habitants de Mayotte subissent dans la sidération les conséquences du cyclone tropical Chido, qui a dévasté l’île de ses vents montant à 226 km/h samedi 14 décembre. Les autorités redoutent “plusieurs centaines” de morts. Elles devront aussi mettre en place une “veille sanitaire forte” pour détecter d’éventuelles “maladies contagieuses émergentes venant de la consommation d’eau polluée ou d’aliments avariés” telles que le choléra, qui a déjà fait plusieurs morts sur l’île cette année.Cette catastrophe naturelle s’annonce comme l’une des plus grandes tragédies ayant touché les outre-mer français. Mais elle est loin d’être la seule : les territoires d’outre-mer français ont subi des catastrophes naturelles historiques au cours des deux derniers siècles. Avec l’intensification du réchauffement climatique et la hausse de la température des océans, les cyclones et événements climatiques extrêmes se font par ailleurs de plus en plus fréquents et intenses ces dernières décennies.Le séisme de 1839 en MartiniqueEn 1839 en Martinique, un séisme d’une magnitude de 8,3 secoue la ville de Saint-Pierre. Entre 1 500 et 2 000 personnes perdent la vie, tuées par l’effondrement de centaines de bâtiments. Le séisme détruit une grande partie de la ville, endommage les infrastructures, et provoque des éruptions secondaires et des incendies. Les dégâts sont colossaux, même si la ville de Fort-de-France est moins touchée. Cette catastrophe naturelle marque un tournant dans l’histoire de la Martinique, soulignant sa vulnérabilité face aux éléments.L’éruption de la Montagne Pelée en 1902C’est probablement la plus grande tragédie de l’histoire des territoires d’outre-mer français, et de l’histoire des catastrophes volcaniques. Le 8 mai 1902 sur l’île de la Martinique, une violente explosion volcanique provenant de la Montagne Pelée détruit entièrement la ville de Saint-Pierre, et tue sur son passage 30 000 personnes en quelques minutes. La majorité des victimes meurent dans l’instant, en raison de la nuée ardente, un nuage de gaz, de cendres et de roches incandescentes qui dévale les pentes du volcan.Les dégâts matériels sont dévastateurs : Saint-Pierre est entièrement rasée, ses bâtiments, infrastructures et plantations détruits. L’éruption endommage aussi les villages voisins, et cause des perturbations dans l’agriculture, notamment dans les cultures de canne à sucre, modifiant profondément le paysage et l’économie de l’île.L’ouragan Okeechobee de 1928 en GuadeloupeL’ouragan Okeechobee de catégorie 4 frappe la Guadeloupe le 12 septembre 1928, déchaînant des vents qui atteignent 230 km/h. Environ 1 200 morts directes sont à déplorer, et plus de 2 000 morts indirectes, principalement dues à des maladies et la misère qui ont suivi. Les dégâts matériels sont alors estimés à plus de 800 millions de francs de l’époque, touchant gravement les infrastructures, les cultures et les habitations. A Pointe-à-Pitre, un raz-de-marée emporte les structures encore debout, et achève de défigurer la quasi-totalité de la ville. Les îlets environnants sont submergés, la végétation ravagée. Environ 90 % des maisons sont endommagées, ainsi que la plupart des bâtiments administratifs et commerciaux, et les pertes agricoles infligent une profonde blessure économique à l’île.Le cyclone de 1948 endeuille la RéunionC’est le cyclone le plus violent recensé sur l’île de la Réunion, située en plein océan indien à l’est de Madagascar. Le 26 janvier 1948, ses vents dépassant les 300 km/h s’abattent sur la capitale de Saint-Denis, détruisant des centaines de bâtiments sur son passage, endommageant les ponts et les infrastructures. Les quartiers de Sainte Clotilde et du Butor, peuplés de maisons en bois, sont presque rasés de la carte. S’ensuivent des inondations dévastatrices, qui noient des villes comme Saint-Paul ou Saint-Leu, causant des pertes humaines importantes. Environ 165 morts sont recensées.Le cyclone Hugo de 1989 en GuadeloupeEn septembre 1989, le cyclone Hugo, de catégorie 4, détruit la Guadeloupe de ses vents d’une puissance monstre de plus de 300 km/h. Les dégâts humains et matériels sont considérables. Une vingtaine de morts et des centaines de blessés sont recensés, et plus de 35 000 personnes se retrouvent sans abri. Près de 90 % des habitations sont endommagées, les toitures arrachées.Les infrastructures publiques sont gravement touchées, notamment les routes, les écoles et les réseaux électriques et d’eau potable. Le secteur est alors décimé, les cultures de bananes et de canne à sucre, pilier économique de l’île, sont réduites à néant. L’ampleur des dégâts, estimés à plusieurs milliards de francs, a nécessité les années suivantes une mobilisation nationale pour les secours et une reconstruction de longue haleine.La tempête Dorothy s’abat sur la Martinique en 1970La tempête Dorothy frappe la Martinique en novembre 1970, et est immédiatement classée comme une dépression tropicale forte. Elle affecte principalement le nord et le centre de l’île et fait au moins 44 morts, principalement dus aux inondations et aux éboulements causés par de fortes pluies. Des milliers d’habitations sont endommagées ou détruites par les inondations et des glissements de terrain. Les infrastructures de transport, notamment les routes et les ponts, sont une nouvelle fois gravement endommagées, ce qui rend très difficile l’accès aux zones sinistrées. Le secteur agricole est gravement touché, les cultures dévastées, et l’économie de l’île se retrouve encore une fois très affaiblie. Cette tempête met alors en lumière la vulnérabilité des infrastructures locales aux phénomènes climatiques violents.L’Ouragan Irma dévaste Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2017Plus récent de l’histoire française mais aussi l’un des plus violents, l’ouragan Irma, classé en catégorie 5, ravage en septembre 2017 Saint-Barthélemy et Saint-Martin. A Saint-Martin, 11 personnes perdent la vie et des milliers de personnes sont blessées. 95 % des bâtiments sont détruits ou abîmés, et une grande partie des habitants de l’île doivent être déplacés. Les infrastructures publiques, comme l’aéroport, les hôpitaux et les écoles, sont gravement touchées, paralysant l’île. Le secteur touristique, pilier économique, est anéanti, tout comme les ports et de nombreuses routes.Bien que mieux préparée, l’île de Saint-Barthélemy voit environ 50 % de ses habitations subir des dégâts. Le port de Gustavia est détruit, isolant l’île, et les routes inondées ralentissent l’arrivée des secours. Les pertes matérielles dans les deux îles sont par la suite estimées à 3 milliards d’euros, affectant durablement les infrastructures et les économies locales.
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Publish date : 2024-12-16 19:00:00
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