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Une position compliquée, voire intenable. Depuis l’annonce de la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier, la presse étrangère se penche ces derniers jours sur le rôle du président de la République, Emmanuel Macron, dans cette situation. L’allocution du chef de l’État, jeudi soir, a été parfois durement commentée par plusieurs titres. Le dirigeant a multiplié les critiques envers “l’irresponsabilité” des groupes qui ont voté pour faire chuter de Matignon l’ex-négociateur du Brexit. Tout en assumant le choix de la dissolution qui a conduit à cette Assemblée nationale fragmentée, Emmanuel Macron n’a pas semblé pour autant entreprendre une véritable remise en question de ses décisions ces derniers mois.Une posture critiquée par El Pais, qui y voit le signe d’un président “qui passe à l’attaque”. “Emmanuel Macron, le maître des horloges, comme il aime être surnommé dans la presse, est revenu à 20 heures chez les Français, dans une allocution télévisée, pour expliquer la situation critique dans laquelle se trouve le pays. Quiconque pouvait espérer du chef de l’État une culpabilisation, des analyses ou des solutions constructives, devra attendre un autre discours”, a taclé le quotidien espagnol dans un compte rendu de sa prise de parole. The Guardian estime de son côté que le chef de l’État est aujourd’hui confronté à “la pire crise politique” qu’il ait connue depuis ses débuts au pouvoir à l’Élysée, en 2017.”Ce qui a permis à Macron d’accéder aux plus hautes fonctions a aussi conduit à sa chute”Peu avant le discours d’Emmanuel Macron, Der Spiegel a publié une analyse des raisons de la mauvaise passe politique que traverse ce dernier. “C’est avant tout à cause de lui-même que ce qui a permis à Macron d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État a également conduit à sa chute : il n’y a qu’un pas entre l’assurance irrésistible d’un jeune président audacieux et l’autosatisfaction de quelqu’un qui ne comprend soi-disant pas”, estime dans ce papier le correspondant en France du journal allemand.Selon plusieurs titres, cette perte d’influence nationale se conjugue à d’autres difficultés, cette fois sur le plan international. La visite au sommet des pays du Mercosur de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, jeudi à Montevideo (Uruguay), témoigne d’après The Times de “l’autorité déclinante” d’Emmanuel Macron. Plongé au même moment dans une crise politique, le président français a vu ses efforts pour éviter la signature de cet accord agricole remis en cause par ce déplacement inattendu de la responsable de Bruxelles. “L’Union européenne a passé outre son opposition à un accord commercial considéré comme incendiaire dans la France rurale”, estime ainsi The Times.Une “équation” politique difficile à résoudreSurtout, la plupart des médias mettent en avant une situation apparaissant comme inextricable politiquement pour Emmanuel Macron. “Dans son ancienne vie, Emmanuel Macron maniait les chiffres. L’ex-banquier devenu président saura-t-il résoudre l’équation impossible qui suit la chute du gouvernement de Michel Barnier ?”, questionne le quotidien belge Le Soir. “Rien n’indique que la nouvelle ère sera plus douce pour Emmanuel Macron que la précédente. La personne qu’il choisira comme Premier ministre devra être approuvée par un Parlement fortement divisé, où il est confronté à une opposition sans complexe des deux ailes de l’hémicycle”, résume la chaîne américaine CNN sur son site web.Même prédiction du côté du Washington Post : “Qu’importe le prochain Premier ministre nommé par Macron, les prochains mois s’annoncent comme incertains pour la politique française, d’autant que le pays doit combler un grand vide dans ses finances publiques”. Le prestigieux quotidien de la côte américaine met par ailleurs en avant le retour au centre du jeu politique de Marine Le Pen, “qui ne cache pas ses ambitions présidentielles” et s’impose “dans un rôle de faiseur de roi au sein d’une chambre divisée”.Comment le président peut-il sortir par le haut de cette séquence difficile ? Pour Der Spiegel, Emmanuel Macron aurait en tout cas fait le bon choix en répétant vouloir exercer “jusqu’à son terme” son mandat présidentiel, contrairement à ce que réclame une partie de l’opposition. “Macron ne songe pas à démissionner – heureusement. Ce serait le pire s’il cédait aux pressions de la nationaliste de droite Marine Le Pen et de son homologue de gauche tout aussi radical Jean-Luc Mélenchon. Aussi difficile que soit la situation actuelle, elle ne justifie pas de s’incliner devant ceux qui fomentent la division sociale et détestent l’Europe”, salue le magazine publié outre-Rhin.
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Publish date : 2024-12-06 11:04:58
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