Israël sera, le 15 août, à la table des négociations après avoir répondu favorablement à un appel au dialogue émis le 8 août, par les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte. Cela fait 10 mois que l’Etat hébreu mène, en représailles à l’attaque terroriste du 7 octobre – qui a ôté la vie de 1198 personnes-, une succession d’opérations militaires dans la bande de Gaza. Selon l’AFP, la “quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants [NDLR : sur une superficie de 360 km²]” ont été “déplacés et [souffrent] de pénuries alimentaires”. Dans son dernier rapport, datant du 12 août, le ministère de la Santé du Hamas chiffre à 39 897 le nombre de morts causés par les manœuvres israéliennes.Pourtant, en dépit de ce bilan humain, le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich n’a pas hésité, le lendemain de l’appel à la reprise des discussions, à écrire sur son compte X : “Ce n’est vraiment pas le moment de tomber dans un piège dangereux où les médiateurs dicteraient une formule et nous imposeraient un accord de capitulation sur le sang versé dans cette guerre juste.” La publication du ministre d’extrême droite – dirigeant du mouvement politique du Mafdal, le parti du sionisme religieux – a provoqué l’ire de l’allié américain. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la présidence américaine, a dénoncé des propos “scandaleux” et “absurde”, rapporte l’AFP. L’Américain a rajouté que les Etats-Unis ne laisseraient pas quelques “extrémistes” faire dérailler le projet de cessez-le-feu.Concernant ce dernier, le Hamas n’a pas officiellement annoncé sa participation à la rencontre du 15 août, mais a néanmoins exigé que soit mis en application le plan de paix proposé par l’administration Biden, le 31 mai dernier. Le mouvement islamiste indique avoir accepté le plan début juillet et préfère désormais le voir appliqué par Israël “plutôt que de mener plus de négociations ou d’amener de nouvelles propositions”. L’organisation avance que la poursuite de discussions “donne une couverture” aux bombardements ininterrompus de Gaza par Israël.Les zélés de NetanyahouAux critiques de John Kirby, le ministre des Finances n’a pas hésité à répondre que l’accord de cessez-le-feu équivalait à un “acte de reddition à Yahya Sinwar”, le nouveau chef du Hamas, successeur d’Ismaïl Haniyeh – assassiné en Iran, le 31 juillet dernier. Bezalel Smotrich a pu compter, dimanche, sur le soutien d’un autre ministre d’extrême droite tristement connu pour ses actes d’hystérisation de la société israélienne. “Le Premier ministre commet une grande erreur en continuant à négocier avec le Hamas”, a déclaré Itamar Ben Gvir. Le ministre de la Sécurité nationale, chargé de la police, a également appelé à arrêter “toute aide à Gaza, y compris la fourniture en essence”, selon Le Point.Député de la Knesset de 2015 à 2023, Bezalel Smotrich, 44 ans, n’en est pas à sa première sortie. Début août, celui qui est désigné comme “le chef de file de l’extrême droite religieuse” par Le Point, affirmait – à l’occasion d’un colloque – que : “Personne dans le monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes, bien que peut-être ce soit justifié et moral pour faire libérer les otages [NDLR : 111 sont encore retenus prisonniers par le Hamas].”Cette fois-ci, c’est l’ONU qui s’en était publiquement ému. Par l’intermédiaire de son porte-parole, Volker Türk – Haut-Commissaire aux droits de l’homme – lequel avait condamné “avec la plus grande fermeté ces propos, qui incitent à la haine contre des civils innocents”.Tsahal menacée par l’extrême droiteLe Point, rappelle que ces sorties médiatiques interviennent “en pleine affaire Sde Teiman et Beit Lid”. Il s’agit de deux bases militaires qui hébergent un lieu de détention pour prisonniers palestiniens, ainsi que le siège de la justice militaire. Elles sont au cœur d’une affaire où neuf réservistes israéliens ont été arrêtés. Tous gardiens du centre de détention, ils sont “accusés” d’acte de “sodomie par introduction d’un bâton dans le rectum” sur l’un des détenus.Sur les réseaux sociaux, des extrémistes de droite ont appelé “à aller défendre physiquement les militaires incriminés”, provoquant l’arrivée d’une foule en colère sur les lieux. Ceux la composant ont débordé les militaires qui gardaient Sde Teiman et “ont pénétré sur la base”. Les violences à l’encontre de militaires ont poussé Herzi Alevi, chef de l’Etat-major, à sortir du bois, demandant aux ministres “de condamner le coup de force de l’extrême droite”. Il n’a pas été suivi et, s’est même vu “rabrouer” par Benyamin Netanyahou, lui lançant : “Ne nous faites pas la leçon.”
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Publish date : 2024-08-13 06:30:00
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