Va-t-on vers une grande alliance des partis d’extrême droite au Parlement européen ? Avec quelque 190 élus sur un total de 720 eurodéputés, les droites nationalistes représentent désormais un gros quart des effectifs. C’est pourquoi, pour pouvoir peser dans les votes et débats mais aussi sur l’agenda législatif, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, souhaite rassembler au maximum.Un pari qu’il a déjà à moitié réussi, puisque son nouveau groupe, nommé “Les Patriotes pour l’Europe” devrait pouvoir se constituer au Parlement européen, ayant réuni suffisamment de membres avec le parti d’extrême droite autrichien et le mouvement centriste de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis. “Nous prenons l’initiative de lancer cette nouvelle plateforme”, a déclaré dimanche dernier Viktor Orban lors d’une déclaration conjointe à Vienne aux côtés de Andrej Babis et de l’Autrichien Herbert Kickl, chef du FPÖ.Depuis, cinq partis de différents pays ont annoncé leur ralliement : le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le portugais Chega, l’espagnol VOX, et – derniers à annoncer leur entrée samedi – le Parti populaire danois et le parti d’extrême droite indépendantiste flamand Vlaams Belang.Quant au ralliement du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella, il devrait être confirmé ou non ce lundi 8 juillet, “après le second tour des législatives en France”, a indiqué Viktor Orban. Si le RN décidait de rejoindre le groupe, il en prendrait de facto la tête en termes d’effectifs, avec ses 30 eurodéputés. Pour cette nouvelle alliance lancée par le Premier ministre hongrois, l’enjeu est de taille, car “plus le parti compte de sièges, plus il reçoit de moyens pour financer son action”, explique Jérôme Jamin, professeur de sciences politiques à l’université de Liège auprès de la RTBF. @lexpress Viktor Orban a rencontré Vladimir Poutine vendredi. On vous explique pourquoi.orban poutine russie moscou sinformersurtiktok#apprendreavectiktok ♬ original sound – L’Express – L’Express La stratégie de dédiabolisation en périlLa formation du nouveau groupe intervient alors que la Hongrie assure depuis lundi la présidence tournante de l’UE – déjà marquée par un déplacement à Moscou de Viktor Orban qui a suscité un tollé à Bruxelles. Viktor Orban, dont le parti Fidesz se retrouve parmi les non-inscrits depuis qu’il a quitté en 2021 le Parti populaire européen (PPE, droite), espère ainsi faire entendre une vision différente, contre le soutien militaire de l’Ukraine, contre “l’immigration illégale” et pour “la famille traditionnelle”. “Une nouvelle ère commence”, a-t-il proclamé, ajoutant que la faction “changera la politique européenne”.Néanmoins, tout n’est pas gagné d’avance pour le nouveau groupe de Viktor Orban, car les désaccords entre les partis d’extrême droite sont fréquents au Parlement européen. Jusqu’à présent, ils siégeaient d’ailleurs dans deux groupes différents. D’un côté ECR (le Parti des conservateurs et réformistes européens) dirigé par le parti “Fratelli d’Italia” de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. De l’autre “ID” (Identité et démocratie), groupe dans lequel siégeait le Rassemblement national jusqu’à présent. “Cela fait plus ou moins trente ans que les formations d’extrême droite tentent de se rassembler sur une seule et même bannière. Et à chaque fois, ces alliances ne fonctionnent pas”, souligne encore Jérôme Jamin auprès de la RTBF. Et pour cause : ils sont traversés par des désaccords profonds sur certains sujets. Si leur position sur l’immigration, leurs propos racistes, antisémites et xénophobes, ainsi que dans leur discours tout sécuritaire les rassemblent, ils sont moins en harmonie sur d’autres sujets comme leur relation avec l’Ukraine et la Russie, ou encore la religion.D’ailleurs, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, n’a pas pour l’instant montré son intention de rejoindre le nouveau parti de Viktor Orban, préférant garder ses sièges chez ECR, où elle dispose du plus grand nombre de députés et peut ainsi diriger le mouvement. La présidente du conseil italien, qui s’est attachée depuis son élection à se construire l’image d’une Européenne constructive à la table des chefs d’Etat et de gouvernement européens, compte capitaliser sur cette stratégie et ne pas s’embarrasser de partenaires politiquement radioactifs, souligne le journal Le Monde.”Le RN et Les Patriotes sont sur la même ligne sur tous les sujets, à part l’élargissement aux Balkans” que défend Viktor Orban par “nostalgie de l’Empire austro-hongrois”, affirme l’eurodéputé RN Thierry Mariani dans les colonnes du Monde. Avant d’ajouter : “Les relations sont très bonnes entre Marine et Orban, elles sont anciennes et de confiance.”Toutefois, la prudence reste de mise au Rassemblement national, pour ne pas risquer de saper son entreprise de dédiabolisation dans la dernière ligne droite des élections législatives anticipées qui ont lieu ce dimanche 7 juillet en France. D’où une annonce officielle de ralliement ou non prévue par le RN le lundi 8 juillet.
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Publish date : 2024-07-07 11:56:29
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