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L’Express

Retraites, santé, budget… Ces concessions que le PS a obtenues de François Bayrou

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée à Paris, le 15 janvier 2024




Un peu de répit, mais toujours en sursis. François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure déposée contre son gouvernement. Les socialistes ont en effet décidé dans leur grande majorité de se désolidariser du reste de la gauche face à une situation politique “inédite”. Après moult hésitations au sein du groupe des députés socialistes, au terme d’un long bureau national, l’instance stratégique du Parti socialiste, le PS a décidé de ne pas voter cette première motion de censure déposée par la France insoumise (LFI) et soutenue par des écologistes et des communistes.La motion a été approuvée par 131 députés – dont huit socialistes -, loin des 288 nécessaires pour faire chuter François Bayrou. Le suspense ne résidait pas dans l’issue du scrutin, le RN ayant annoncé qu’il ne voterait pas cette fois-ci avec le Nouveau Front populaire, mais dans la position du PS, qui depuis 2022 avait quasiment toujours joint ses voix au reste de l’alliance de gauche sur de telles motions.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a défendu devant un hémicycle clairsemé le choix de son parti d’incarner “une gauche qui propose et qui avance”. Le député socialiste de Seine-et-Marne s’est félicité des concessions “arrachées” à François Bayrou ou d’une remise en chantier de la réforme des retraites, “clef de voûte” de la négociation.Le courrier de François BayrouJeudi, François Bayrou a listé par écrit ses multiples gages budgétaires aux députés socialistes. “Je souhaite vous confirmer et vous préciser certains points sur lesquels votre attention s’est portée”, a écrit le Premier ministre après dix jours d’intenses tractations dans un courrier adressé aux présidents des groupes PS à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner, une heure tout juste avant l’examen d’une motion de censure à l’Assemblée. Tout ce qui ne figurait pas dans la déclaration de politique générale du Premier ministre s’y trouve, ou presque.Dans ce document de trois pages, le chef du gouvernement évoque la réforme des retraites, où il assure que même “si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord global”, son gouvernement présentera un “nouveau projet de loi”, “sous réserve d’un accord politique et d’un équilibre financier global maintenu”. “Un bougé très considérable” accordé par le gouvernement, a estimé ce vendredi sur BFMTV le ministre des Economies et des Finances Eric Lombard.Cette lettre de François Bayrou en forme d’inventaire des multiples mesures déjà dévoilées par le gouvernement évoque également l’abandon des deux nouveaux jours de carence pour les fonctionnaires et le renoncement aux 4 000 suppressions de postes dans l’éducation. Le Premier ministre parle en outre de “l’annulation (du) déremboursement” partiel des médicaments et des consultations médicales, et de la rallonge “d’un milliard d’euros” des dépenses de santé, que François Bayrou avait annoncées dès mardi. Le chef du gouvernement renonce également aux coupes prévues pour l’Outre-mer, dont le budget sera au contraire “supérieur à celui (de) 2024”, et pour France Travail qui ne sera donc pas amputé de 500 postes.Côté fiscalité, François Bayrou acte le “maintien” de la nouvelle “contribution différentielle sur les hauts revenus” (qui devrait rapporter 2 milliards d’euros) en attendant de la remplacer “au plus tard” en 2026 par un “dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale”. De même, la “surtaxe provisoire” sur les grandes entreprises sera conservée, “pour un montant attendu de 8 milliards d’euros”. S’y ajouteront 400 millions de plus sur la “taxation des rachats d’actions”, un rabot du même montant sur le Crédit impôt recherche, ainsi qu’une hausse minime (0,1 point) de la taxe sur les transactions financières.Les Insoumis en colèreEn dépit de ces concessions obtenues, Olivier Faure, qui doit faire face en interne à un congrès du PS prévu courant 2025, a cependant prévenu : le PS restera “dans l’opposition”, se réservant à tout moment la possibilité de censurer le gouvernement. Olivier Faure a réaffirmé son souhait que le Parlement “ait le dernier mot” sur les retraites, et juré que si le débat était “verrouillé”, le PS “déposer (ait) une motion”.Pas suffisant pour les Insoumis, qui ont attaqué les socialistes jeudi, comme les jours précédents. Le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a accusé sur X le PS d’avoir “capitulé” et “fracturé le Nouveau Front populaire”. Mardi, le triple candidat à la présidentielle avait jugé que les socialistes avaient “un choix” à faire : “Voter la censure ou soutenir le gouvernement”. “Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent de l’accord du NFP donc on met des options sur leur circonscription”, à savoir présenter des candidats insoumis face à eux, avait prévenu le leader de la gauche radicale.Le PS fracture le NFP. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat.— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 16, 2025Au sein du groupe LFI, le député Aurélien Taché affirme déjà que “c’est plus la peine que les socialistes remettent un pied en manif”, au risque de se faire invectiver. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a indiqué sur BFMTV que son parti réunirait ses instances prochainement pour “tirer les conséquences” de la décision des socialistes.



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Publish date : 2025-01-17 08:50:00

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