C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Un ministre dépitéC’est l’un des ténors du gouvernement Bayrou qui le constate, un peu effrayé : “Nous sommes dans une telle situation d’instabilité que l’Assemblée nationale n’a pas voté la moindre réforme d’envergure depuis décembre 2023. “Et le même d’ajouter : “Difficile de parler de vision à long terme quand on ne sait pas si on passe la semaine…”La Cour des comptes, oasis macronisteFrançois Bayrou a balisé le terrain. Le Premier ministre a confié à la Cour des comptes une “mission flash” pour dresser un diagnostic sur l’état du système des retraites en parallèle de la négociation des partenaires sociaux. Un ancien ministre macroniste salive à la perspective du rapport. “Cela va mettre en évidence le fait que la réforme Borne n’était pas assez dure”, glisse-t-il, imaginant déjà des débats sur un nouveau report de l’âge légal ou l’introduction d’une part de capitalisation dans le système. Soit l’inverse du souhait de la gauche.François Bayrou désavoue Eric LombardLe ministre de l’Economie Eric Lombard n’avait pas spontanément l’intention de revoir à la baisse la prévision du taux de croissance (1,1 %), misant sur le vote d’un budget pour redonner confiance et relancer l’économie. Mais François Bayrou, qui a hésité avant de trancher, n’a pas eu envie d’être accusé de sous-estimer la situation et s’est rappelé le précédent Bruno Le Maire : il a donc annoncé dans sa déclaration de politique générale que le gouvernement fixait à 0,9 % sa prévision.Comme au RN, Jean-Luc Mélenchon trie les journalistesMardi 14 janvier, le palais Bourbon est en ébullition pour le discours de politique générale. Jean-Luc Mélenchon, venu observer les débats, tient une conférence de presse dans les murs de l’Assemblée nationale. Une causerie à laquelle son attachée de presse va volontairement refuser l’accès à plusieurs journaux, dont Libération, Le Monde, L’Express et L’Obs. On pensait la manœuvre réservée au Rassemblement national, qui refuse régulièrement l’accès à ses événements à certains journalistes.Censure : la petite phrase que les Insoumis ont dû enleverDans une première version de son texte de la motion de censure, les députés LFI stipulaient noir sur blanc que tous ceux qui ne voteraient pas la censure seraient de facto considérés comme “des soutiens du gouvernement Bayrou”. Des mots à destination des socialistes, que Jean-Luc Mélenchon rêve de bouter hors du NFP, qui négociaient un “pacte de non-censure” et quelques petites victoires de fond sur le budget. Sous pression des députés communistes et écologistes, les Insoumis ont dû retirer la phrase.Bruno Retailleau “l’anti-Macron”Depuis des semaines, le président de la République et le ministre de l’Intérieur rivalisent de caresses à l’égard l’un de l’autre. Emmanuel Macron fait répéter par ses équipes qu’il apprécie Bruno Retailleau dont il loue “la loyauté, la culture et la capacité de travail”, tandis que le second ne cesse de s’extasier devant “la maîtrise des dossiers” du premier. Et maintenant, voici qu’un conseiller élyséen ajoute : “Retailleau, c’est l’anti-Macron, même physiquement. Il est plus vieux, plus mince, plus ascétique.” Serait-ce un (étrange) compliment ? Peut-être, bien des présidents avant Emmanuel Macron ont théorisé que leur successeur serait leur opposé.Jean-Marie Le Pen : cachez cet héritage que je ne saurais voirAu Rassemblement national, on s’interroge sur la façon de traiter la disparition de Jean-Marie Le Pen. Une cérémonie publique a eu lieu, jeudi, à l’Eglise Notre-Dame du Val-de-Grâce, mais certains aimeraient que le parti mette la main à la patte. Une des options : l’organisation d’un colloque à la mémoire du fondateur du Front national, pour rendre hommage et tirer des enseignements. Mais la proposition ne fait pas consensus dans le parti, mal à l’aise avec l’héritage empoisonné du fondateur du Front national, que l’on revendique sans jamais vraiment l’assumer.Gabriel Attal pas au niveau de Coyote GirlsLe documentaire sur Gabriel Attal, réalisé par le journaliste Louis Morin, a fait se gondoler une partie de la classe politique au sein de laquelle l’ancien Premier ministre ne compte pas que des amis. Ainsi, l’un de ses anciens ministres se dit ébahi par la “modestie” toute attalienne qui transparaît dans le reportage. Un ami d’Emmanuel Macron, encore plus taquin, a observé, lui, les audiences Médiamétrie du jour de diffusion, 491 000 spectateurs soit 2,4 % de part de marché. Ce qui lui a inspiré cette analyse : “Gabriel Attal a fait moins bien que Coyote Girls [NDLR : une comédie américaine] mais mieux que Incroyables mariages gitans.”
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Publish date : 2025-01-16 15:32:00
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