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L’Express

Gaza : ce que l’on sait sur les négociations pour un accord de trêve

Des manifestants réclament la libération des otages retenus à Gaza, devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv, le 14 janvier 2025




Les négociateurs réunis à Doha pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent ce mercredi 15 janvier à finaliser un accord, désormais “au stade final” selon le Qatar, après 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.Alors que les deux parties posent encore leurs exigences, les présidents américain Joe Biden et égyptien Abdel Fattah al-Sissi les ont exhortées, lors d’un appel mardi, “à faire preuve de la flexibilité nécessaire”, selon la présidence égyptienne. Les “principaux problèmes” ont été réglés selon le Qatar, qui n’a toutefois pas précisé lesquels. “Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt”, a dit mardi un porte-parole de la diplomatie qatarie. Le Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, a annoncé mercredi qu’il participait aux discussions. Voici ce que l’on sait des pourparlers en cours, qui se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées.Un échange otages/prisonniersLe porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a confirmé lors d’un point de presse en ligne qu’Israël cherchait à obtenir la libération de “33 otages” pendant la première étape de la trêve. Il a ajouté qu’Israël était prêt à libérer des centaines de prisonniers palestiniens en échange. “Israël est prêt à payer un prix élevé, des centaines”, a-t-il déclaré en référence au nombre de prisonniers palestiniens.Un responsable israélien qui a requis l’anonymat avait plus tôt indiqué que “plusieurs centaines de terroristes” seraient libérés en échange des otages, même si leur nombre final dépendra du nombre de personnes encore en vie parmi les 33 otages figurant sur la liste des premiers libérables.Selon deux sources proches du Hamas, Israël devrait libérer environ 1 000 prisonniers palestiniens, y compris des détenus condamnés à de “longues peines”.Les 33 otages font partie des 94 captifs détenus encore à Gaza depuis le 7 octobre, parmi lesquels 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne. Une des deux sources proches du Hamas a précisé que ces 33 otages israéliens seraient libérés “par groupes, en commençant par les enfants et les femmes”. Selon le Times of Israel, les responsables israéliens pensent qu’ils sont tous vivants, mais le Hamas n’a pas encore confirmé.La semaine dernière, le Hamas avait indiqué avoir accepté de libérer 34 otages dans la première étape d’un accord. Mais les forces israéliennes ont récupéré le corps d’une des personnes figurant sur la liste, réduisant le total à 33.Zone tampon israélienneSelon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l’accord commenceront le “16e jour” après l’entrée en vigueur de la première phase de l’accord. La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, “soit les soldats, les hommes en âge d’être mobilisés et les corps des otages morts”, selon le Times of Israel.Les médias israéliens ont rapporté qu’en vertu de l’accord en gestation, Israël maintiendrait une zone tampon à Gaza pendant la première phase. Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à “800 mètres en profondeur de la bande de Gaza, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu’à Beit Hanoun au nord”, selon la source proche du Hamas.Israël ne quittera “pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts”, a déclaré le responsable israélien. Selon le quotidien Haaretz, Israël autorisera le mouvement des Gazaouis du sud vers le nord du territoire palestinien.La source proche du Hamas a expliqué que les forces israéliennes se retireraient du corridor de Netzarim – au sud de la ville de Gaza, qui coupe le territoire palestinien en deux parties – mais resteraient déployées sur la route de Salaheddine, le principal axe reliant le sud au nord du territoire. Un point de contrôle électronique équipé de caméras sera installé sur le corridor de Netzarim, où “aucune force israélienne ne sera présente”, selon cette source.Pression internationaleDepuis le début de la guerre, seule une trêve d’une semaine a été observée fin novembre 2023, les négociations menées depuis se heurtant à l’intransigeance des belligérants. Les précédentes discussions ont buté sur plusieurs questions : la durée d’un cessez-le-feu, l’ampleur de l’aide humanitaire autorisée à entrer à Gaza, la logistique du retour des déplacés palestiniens, le retrait des troupes israéliennes et la gouvernance de Gaza après-guerre. On ignore si des compromis ont été trouvés sur ces désaccords. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, est fermement opposé à un retrait total des troupes de Gaza et a rejeté toute gouvernance palestinienne dans ce territoire.La pression internationale s’est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l’armée israélienne. Surtout après que Donald Trump a promis “l’enfer” à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir. “Le temps presse, les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent d’être perdus. Nous devons agir maintenant”, a lancé Gil Dickman, cousin de l’otage Carmel Gat, lors d’un rassemblement mardi soir à Jérusalem.Ce mercredi, le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa a estimé que la communauté internationale devrait maintenir la pression sur Israël pour qu’il accepte la création d’un Etat palestinien après une trêve. “Le cessez-le-feu dont nous parlons […] est principalement dû à la pression internationale. Cela montre que la pression porte ses fruits”, a-t-il dit avant une réunion à Oslo consacrée à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, au Proche-Orient. Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, hôte de la réunion, a pour sa part fait valoir qu'”un cessez-le-feu est une condition préalable à la paix, mais ce n’est pas la paix”. “Nous devons maintenant avancer vers une solution à deux Etats. Et puisque l’un des deux Etats existe déjà, à savoir Israël, nous devons construire l’autre Etat, qui est la Palestine”, a-t-il ajouté. Selon des analystes, la solution à deux Etats est un objectif plus éloigné que jamais, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, fermement soutenu par le président élu Donald Trump, étant opposé à l’établissement d’un Etat palestinien.



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Publish date : 2025-01-15 11:44:00

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