A fréquenter les expositions et les salles de ventes, le visiteur constate aisément qu’en matière d’art, les modes d’expression sont très variés. Le bon goût classique, longtemps mis en avant par les institutions, cohabite désormais avec la modernité la plus expressive, et parfois la plus agressive, l’art populaire, l’archéologie ou les arts premiers. Il y découvre également une multitude d’objets insolites et extravagants qui sont longtemps restés dans les remises des musées et les stocks des antiquaires.Ces œuvres sortent progressivement de l’oubli et séduisent un public de plus en plus large. L’engouement s’étend aux artistes contemporains, dont l’approche inhabituelle est immédiatement reconnaissable. Pour son édition 2025, qui se tient du 26 janvier au 2 février dans la capitale belge, la Brafa – Brussels Art Fair – surfe sur cette tendance, les nombreux exposants proposant un florilège d’œuvres susceptibles de séduire les goûts les plus bigarrés.Un lit de péplum hollywoodienLe comité d’organisation de la foire a, dans cet esprit, invité l’artiste portugaise Joana Vasconcelos, connue pour ses créations très originales mélangeant acier, ciment et crochet aux laines multicolores. Elle y présentera deux sculptures monumentales mais des galeries comme La Patinoire royale proposeront également aux amateurs des œuvres aux dimensions plus raisonnables. La cote de l’artiste est élastique, de 1 500 euros pour de petites céramiques à plus de 200 000 euros pour ses grandes sculptures.Les œuvres d’art insolites ne sont pas le domaine réservé de notre siècle. Le mobilier du XIXe et du XXe siècle regorge de créations plus singulières les unes que les autres. Les ébénistes du XIXe siècle trouvaient leur inspiration dans toutes les époques, le Moyen Age, la Renaissance, le baroque mais également dans l’Antiquité. Avec la campagne d’Egypte menée par Bonaparte, l’Europe découvre l’art des pharaons et les artisans s’en inspirent pour créer des horloges, des sièges ou des tables. Certains créateurs n’hésitent pas à réaliser des meubles impressionnants, à l’excentricité assumée, comme ce lit présenté par la galerie Marc Maison digne de figurer dans un péplum hollywoodien.Le mobilier gustavien, moins solennel que le Louis XVIDans les années 1950-1960, un mobilier pop, coloré, aux formes rondes, répond au désir de confort et de liberté. Vite jugé ringard, il est aujourd’hui plébiscité par les jeunes générations qui apprécieront certainement les créations des éditions Poltronova, comme ce grand sofa Safari en forme de vagues à l’imprimé léopard réalisé en 1968 et dont les rééditions sont vendues près de 40 000 euros. Il est présenté par Maison Rapin.L’insolite n’est pas seulement l’excentrique, pour peu qu’on s’intéresse à des mouvements artistiques méconnus et introuvables en France. C’est le cas du mobilier gustavien, du nom du roi de Suède Gustave III (1746-1792), apparu vers 1780 sous son règne et demeuré en vogue pendant une trentaine d’années. Ce mobilier est un heureux mélange, moins solennel, des styles français Louis XVI et Empire, que présente pour sa première participation Hoffmans Antiques, une galerie de Stockholm.Des poupées indiennes venues d’ArizonaPour ceux qui apprécient les arts premiers, il faut quitter l’Afrique et se pencher sur l’art inuit des contrées glacées du nord du Canada et de l’Alaska, défendu avec brio par la galerie Flak. On peut y acquérir des masques chamaniques mais également de petites figurines aux formes oblongues, aux traits énigmatiques et à l’allure hiératique, le plus souvent sculptées dans des dents de morse.La même galerie propose une sélection remarquable de poupées kachinas anciennes des Indiens Hopis d’Arizona. Colorées, aux formes variées, elles étaient offertes aux enfants pour les familiariser avec les masques et les costumes utilisés par les chamans lors des danses d’invocation pour la pluie et les récoltes. La gamme de prix pour ces œuvres d’art eskimos ou hopis va de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les sculptures inuites archaïques du début du premier millénaire.L’art insolite ou inconnu traverse ainsi les périodes, les continents et les styles. Chacun, selon ses goûts et ses moyens, peut y dénicher l’objet rare, avant que celui-ci ne devienne recherché et par conséquent financièrement inaccessible.
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Publish date : 2025-01-11 10:00:00
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Ces oeuvres d’art insolites et accessibles qui pourraient vous rapporter gros
