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L’Express

Tchad : le palais présidentiel visé par un mystérieux commando

Un soldat tchadien monte la garde lors d'un meeting de campagne du candidat d'opposition à la présidentielle Saleh Kebzaboh, sur la Place de la Nation à N'Djamena le 8 avril 2016




Un mystérieux commando a attaqué mercredi 8 janvier au soir le palais présidentiel tchadien à N’Djamena, faisant au moins un mort et trois blessés parmi les gardes, dont deux dans un état grave. 18 des 24 assaillants ont été tués, selon le gouvernement qui a évoqué une attaque de “pied nickelés” drogués et alcoolisés. Celle-ci a eu lieu quelques heures après la visite à N’Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants du Tchad, dont un au palais présidentiel avec le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby, qui se trouvait au palais présidentiel au moment de l’attaque.”La situation est totalement maîtrisée. […] Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée”, a assuré Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement tchadien et ministre des Affaires étrangères, dans une vidéo publiée dans la soirée sur Facebook. Débarqués d’un camion-remorque devant le palais présidentiel, les assaillants “ont poignardé les quatre gardes présents”. Ils ont ensuite pénétré dans la présidence, puis un autre garde a tiré pour donner l’alerte et “ils ont été très facilement maîtrisés”, a détaillé le porte-parole à la télévision nationale. Des chars ont ensuite été déployés dans les rues, dont l’un devant le commissariat central, et des policiers en armes postés aux angles des rues. Dans ces quartiers du centre de la capitale, les gens, visiblement inquiets, se sont empressés de reprendre leur voiture ou leur moto pour rentrer chez eux.”Complètement drogués”Abderaman Koulamallah a estimé que l’attaque n’était “probablement pas terroriste”, alors que des rumeurs insistantes évoquaient une possible attaque des jihadistes de Boko Haram, et qu’elle avait été menée par un “ramassis de pieds nickelés” drogués et alcoolisés venus en civil d’un quartier pauvre du sud de la ville avec “des armes, des coupe-coupes (machettes, ndlr) et des couteaux”. Selon lui, ils avaient avec eux de petites bouteilles “remplies d’alcool” de type whisky, et les six survivants sont “complètement drogués”. Toutes les voies menant à la présidence ont été rapidement fermées à la circulation.Des tirs nourris ont été entendus pendant près d’une heure dans les quartiers proches de la présidence, avant de cesser vers 20 h 50, ont constaté des journalistes de l’AFP. Alors que certaines sources sécuritaires avaient parlé dans un premier temps d’un commando lourdement armé, le porte-parole du gouvernement a souligné que les assaillants n’avaient en fait “aucune arme de guerre” avec eux. Au final, c’est une attaque “complètement désespérée”, “assez incompréhensible” et sans motif “sérieux”, a-t-il affirmé, en soulignant, pour rassurer la population dans ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat et d’attaques rebelles, qu'”aucune menace ne pèse actuellement sur le pays” et ses institutions.Fin de 60 ans de coopération militaire avec la FranceLe Tchad, pays pauvre enclavé du Sahel, a annoncé par surprise fin novembre dernier qu’il mettait fin à l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française. En mai dernier se sont achevées à N’Djamena trois années de transition, avec l’élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021. Menacé par des offensives rebelles, Déby père avait pu compter sur l’appui de l’armée française pour repousser celles-ci en 2008 puis en 2019.Les forces tchadiennes sont régulièrement attaquées par les jihadistes de Boko Haram, notamment dans la région du Lac Tchad (ouest). Fin octobre, un assaut de Boko Haram contre une base militaire y a fait quinze morts parmi les officiers, selon les autorités tchadiennes. En riposte, le président Déby a “personnellement” lancé une opération baptisée “Haskanite”, qu’il a dirigée depuis la province du lac Tchad pendant deux semaines début novembre.



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Publish date : 2025-01-09 08:12:00

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