50 000 à 1 million de dollars : c’est le montant pour assister à l’investiture du prochain président des Etats-Unis, Donald Trump, et à une série d’événements qui se tiendront en marge, selon les tarifs consultés par le média américain Axios. À une dizaine de jours de l’arrivée du dirigeant à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain, un grand nombre de patrons américains de premier ordre réalisent, comme à leur habitude, d’importants dons pour son investiture, espérant se tailler une place privilégiée auprès de la future administration pour les quatre prochaines années.Les plus généreux donateurs auront ainsi la possibilité de se rendre à une réception en compagnie du vice-président James David Vance, ainsi qu’à un “dîner aux chandelles”, où seront présents le chef de l’Etat et la Première dame. Mais contrairement aux précédentes investitures, celle du second mandat de Donald Trump s’annonce comme la mieux financée de l’histoire des Etats-Unis, ayant déjà reçu 200 millions de dollars, selon les calculs du New York Times.Un montant qui dépasse largement les 61 millions récoltés par Joe Biden en 2021, voire les 106,7 millions levés par Donald Trump en 2017. Et pour cause : parmi les plus gros sponsors, on retrouve des poids lourds de Wall Street, de la tech, l’automobile, ou encore de l’industrie pharmaceutique, dont les secteurs d’activité vont être considérablement affectés par les mesures économiques annoncées par le prochain gouvernement.Des entreprises suspendues aux annonces sur les tarifs douaniersLes constructeurs automobiles Ford, General Motors et Toyota ont ainsi indiqué qu’ils feraient chacun un don d’un million de dollars à la fondation chargée de collecter des fonds, tandis que les deux constructeurs américains fourniront également des véhicules pour la cérémonie. L’industrie automobile s’inquiète notamment de l’imposition de droits de douane sur les importations en provenance du Mexique, du Canada et de la Chine, “qui affecterait les constructeurs automobiles produisant des véhicules dans toute l’Amérique du Nord et au-delà”, remarque le site spécialisé motor1.Les dons affluent aussi en provenance du secteur de la technologie, qui espère coopérer avec la future administration Trump, au sortir d’un mandat Biden marqué par un ton souvent sévère envers les entreprises de la tech, accusées de laisser proliférer la désinformation et les discours de haine. Parmi eux, Sam Altman, le patron d’OpenAI, a versé de sa poche un million de dollars, selon l’AFP, de même que le PDG d’Apple, Tim Cook. Ce dernier est connu pour être proche de Donald Trump, qu’il a rencontré à de nombreuses reprises pour négocier des exemptions sur les tarifs douaniers, notamment sur les composants électroniques importés de Chine.Incertitudes sur la future administrationAmazon et Meta ont, elles aussi, promis chacune un million de dollars, tandis qu’Uber fait un don de deux millions, énumère le média américain Axios. Certains donateurs sont d’ailleurs en concurrence avec les entreprises d’Elon Musk, devenu l’un des plus proches conseillers de Donald Trump, et craignent que ce dernier n’obtienne des avantages. C’est le cas de Jeff Bezos, qui en plus d’Amazon (entreprise qui sera touchée par l’augmentation des tarifs douaniers), a lancé Blue Origin, une société d’exploration spatiale, concurrente de SpaceX, appartenant à Elon Musk.Enfin, parmi les donateurs à sept chiffres figurent des représentants de Wall Street : Goldman Sachs, Bank of America, Citigroup, ainsi que les plateformes d’échanges de cryptomonnaie Kraken et Coinbase. L’industrie pharmaceutique, de son côté, intriguée par la nomination à la Santé de Robert F. Kennedy Jr. – personnage complotiste et opposé à la vaccination – tente également d’améliorer ses relations avec le prochain gouvernement. Albert Bourla, PDG de Pfizer, Stephen Ubl, PDG de PhRMA, et David Ricks, PDG d’Eli Lilly, figuraient parmi les dirigeants pharmaceutiques qui ont rencontré Trump et Kennedy pour un dîner à Mar-a-Lago, au début du mois, rappelle le Wall Street Journal, qui indique que Pfizer et phRMA financeront l’investiture.Une réhabilitation totale de Donald TrumpPour le quotidien économique, cet engouement – y compris de la part d’entreprises précédemment opposées au milliardaire – est la marque d’une réhabilitation de Donald Trump auprès des marchés. “Au moins onze entreprises qui s’étaient engagées à suspendre leurs financements après l’attaque du Capitole […] donnent pour certaines plus pour son investiture qu’elles ne l’avaient jamais fait pour les cérémonies précédentes”, remarque le WSJ, nommant Ford ou Goldman Sachs.”Un vieil adage dit que si vous n’êtes pas à la table des négociations, vous êtes au menu”, résume Kevin Madden, un stratège républicain cité par le quotidien, qui conseille à ses clients d’entreprise de s’impliquer dans les négociations avec le gouvernement. “TOUT LE MONDE VEUT ÊTRE MON AMI !!!”, a ironisé il y a quelques semaines Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/amazon-meta-uber-pourquoi-ces-entreprises-versent-des-millions-pour-linvestiture-de-donald-trump-7LAOYLIATNBBXJCGK5EUULF5WM/
Author :
Publish date : 2025-01-09 17:16:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.