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L’Express

Mayotte : pourquoi Starlink ne menace pas (encore) les opérateurs français

Image de la traînée d'un satellite de la constellation Starlink de Space X au-dessus de l'Uruguay, le 7 février 2021




Comme si on ne parlait pas assez de lui : Elon Musk s’invite aussi à Mayotte. Sur l’île récemment balayée par un puissant cyclone, le service d’accès Internet par satellite américain Starlink, créé par le nouvel homme fort de la future administration Trump, est en cours de déploiement. Un choix d’urgence du Premier ministre François Bayrou dans ce département d’outre-mer, face à l’étendue des dégâts sur les infrastructures locales. Non sans polémique. A la fois pour des questions de souveraineté numérique. Mais aussi de respect envers les acteurs historiques du secteur, qui voient d’un mauvais œil cette publicité pour un de leur concurrent. “Pas un mot pour les opérateurs et surtout leurs collaborateurs sur place qui assurent le rétablissement des réseaux”, s’est publiquement ému Laurentino Lavezzi, le directeur des affaires publiques d’Orange, sur X.Starlink, lui, met-il le pied dans la porte ? On ne peut lui nier des avantages : en cas de catastrophe naturelle donc, ou de guerre, comme en Ukraine. Plus de 6 000 satellites de la compagnie quadrillent déjà le globe ; personne ne fait mieux, surtout pas l’Europe, à la traîne dans ce domaine. Le déploiement, via une simple antenne, est simple et rapide. Bonus : à Mayotte, Politico affirme que l’Etat jouira de 3 mois d’abonnement gratuit. En temps de vache maigre budgétaire…Mais en dézoomant un petit peu, Starlink est encore loin de prendre des parts de marché aux grands opérateurs, dont Orange. La France dispose toujours de bons antidotes. Sa couverture mobile, d’une part. Les “zones blanches”, vierges de réseau, ne comptent que pour environ 2 % du territoire (et pas les zones les plus peuplées…). Puis, sa fibre optique. Environ 90 % de la population y est aujourd’hui éligible. Avec des débits très élevés, atteignant parfois 1Gb/s, supérieurs même à ce que propose le satellite en basse orbite. Le tout, enfin, à des tarifs compétitifs, parmi les plus abordables d’Europe, selon la Fédération française des télécoms. Bien plus que ceux du satellite, dont le coût de l’antenne, environ 350 euros chez Starlink, reste prohibitif. En 2023, le nombre d’abonnés au fournisseur d’accès américain, en France, se comptait en dizaine de milliers seulement.Alors, la technologie promue par Elon Musk s’imposera dans les territoires où la fibre ne peut pas aller, où les réseaux mobiles ne se déploieront peut-être jamais non plus. Parfois, là où les chantiers de la fibre ont du retard : c’est le cas à Mayotte. Concrètement : dans une minorité de situations, des niches. La vraie question est de savoir si cela durera. L’entreprise teste également une technologie de connexion directe entre ses satellites et les mobiles (direct to cell). De quoi se passer des antennes, et pouvoir diffuser plus largement ses services à tous. Un peu comme un opérateur lambda. Si menace commerciale il y a pour les “historiques” du milieu, elle est sûrement ici.



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Author : Maxime Recoquillé

Publish date : 2025-01-07 10:30:00

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