Le procès de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy et de onze autres prévenus pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007 s’est ouvert lundi 6 janvier au tribunal de Paris et n’a pas laissé indifférente la presse étrangère. “Nicolas Sarkozy est jugé pour avoir reçu des millions d’euros de financement illégal de campagne électorale de la part du régime de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, dans le plus grand scandale de financement politique de l’histoire française moderne”, annonce d’emblée le quotidien britannique The Guardian.Même constat du côté de l’hebdomadaire allemand Die Zeit : “C’est peut-être le plus gros scandale de corruption de l’histoire française impliquant un ancien président”. De toutes les affaires judiciaires contre Nicolas Sarkozy, celle concernant la Libye est probablement la plus vaste, la plus complexe et la plus explosive, complète The New York Times. L’ex-chef de l’Etat, âgé de 69 ans, est notamment jugé pour corruption, association de malfaiteurs et financement illégal de campagne. Nombreux sont les journalistes de la presse étrangère à rappeler les multiples affaires, et condamnations, de l’ancien président. “Ce n’est pas sa première convocation au tribunal. Il pourrait d’ailleurs s’y rendre avec son bracelet électronique. Mais c’est sans conteste la plus embarrassante pour l’ancien président de la République”, commentait ainsi la correspondante à Paris du journal belge Le Soir, avant l’ouverture du procès. Nicolas Sarkozy fait face à son troisième procès après avoir quitté le pouvoir, note de son côté le quotidien espagnol El Mundo.”Démêler la relation complexe de Sarkozy avec Kadhafi”Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a épuisé son dernier appel dans une affaire distincte de corruption et de trafic d’influence, ce qui en fait le premier ancien président français condamné à la détention effective, bien qu’il purgera sa peine en résidence surveillée avec un bracelet électronique, rappelle le quotidien américain The New York Times, faisant référence au dossier Bismuth.Ce nouveau procès, qui durera trois mois, jusqu’au 10 avril, devrait permettre de “démêler la relation complexe de Sarkozy avec Kadhafi, le dirigeant autocratique libyen dont le règne brutal de 41 ans a été marqué par des violations des droits de l’homme et qui a été isolé sur la scène internationale en raison des liens de son régime avec le terrorisme”, souligne The Guardian. “Le fantôme de Mouammar Kadhafi va planer sur un tribunal de Paris”, annonçait The Times, toujours au Royaume-Uni, en amont de l’audience.L’affaire a commencé en 2005, lorsque Nicolas Sarkozy, alors ministre français de l’Intérieur, a passé quelques heures avec le dirigeant libyen dans sa tente bédouine à Tripoli, rappelle Die Zeit. Le traducteur de Mouammar Kadhafi, qui était présent, a déclaré à la justice française que des millions d’aide pour la campagne de Sarkozy avaient été convenus à ce moment-là, poursuit le journal allemand. “Personne ne comprendra cette histoire”, a-t-il dit un jour d’un ton pour se rassurer. En effet, note Die Zeit, les liens et le nombre de personnes impliquées sont tout simplement ingérables, soulignant que les enquêteurs ont coopéré avec 17 pays. Un documentaire sur l’affaire, intitulé Personne N’y Comprend Rien, doit sortir mercredi dans les salles de cinéma françaises pour raconter l’histoire de l’enquête. S’il est reconnu coupable de corruption, Nicolas Sarkozy risque jusqu’à 10 ans de prison, tout comme Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Élysée et ministre de l’Intérieur, et Brice Hortefeux, proche allié de Sarkozy qui a également été ministre de l’Intérieur.
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Author : Célia Cuordifede
Publish date : 2025-01-07 11:50:00
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