* . *
L’Express

Comment gérer Elon Musk ? L’équation complexe des démocraties européennes

Le PDG de Tesla, Elon Musk, coprésident du nouveau Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), arrive au Capitole le 5 décembre 2024 à Washington, DC.




L’espace de quelques heures, le 31 décembre dernier, une grenouille a été l’utilisateur le plus suivi sur X, avec 210 millions d’abonnés. Propriétaire du réseau social, Elon Musk avait remplacé sa photo de profil par celle de “Pepe the Frog”, un personnage de dessin animé. Or le mème du batracien sert de signe de reconnaissance en ligne aux “suprémacistes blancs”. Aucune chance que le clin d’œil soit involontaire, tant le patron de SpaceX et Tesla, conseiller de choc du président élu Donald Trump, dont il a abreuvé la campagne de plus de 270 millions de dollars, multiplie les soutiens aux extrêmes droites de la planète.Dernièrement, l’homme le plus riche du monde a fait brutalement irruption sur la scène politique européenne, suscitant un vent de panique. Comme si sa réussite lui donnait tous les droits. A quelques semaines des élections législatives en Allemagne, le 23 février, il a martelé que le parti anti-migrants, eurosceptique et prorusse AfD constituait la “seule lueur d’espoir” pour une nation en perdition ; invité sa cheffe, et candidate au poste de chancelier, Alice Weidel, à une conversation sur X, lui offrant une audience mondiale ; et traité le chancelier social-démocrate Olaf Scholz “d’imbécile incompétent”.”Nouvelle internationale réactionnaire”Au Royaume-Uni également, ses ingérences ont pris des proportions folles. A grands coups de tweets, Musk a demandé la libération d’un extrémiste condamné pour des propos diffamatoires à l’égard d’un réfugié syrien, puis jugé le Premier ministre Keir Starmer “totalement méprisable”, instrumentalisant d’anciens scandales de pédocriminalité qui avaient profondément choqué le pays. Il s’est même permis de réclamer des élections anticipées, et a organisé sur X un sondage demandant si les Etats-Unis devaient libérer le Royaume-Uni de son “gouvernement tyrannique”.L’inquiétude monte au sein des autorités concernées – avec la crainte, au Royaume-Uni, que Musk finance le parti d’extrême droite Reform UK. Mais aussi chez leurs voisins – Emmanuel Macron a accusé le milliardaire de soutenir “une nouvelle internationale réactionnaire”. Jamais un homme aussi fortuné et influent que Musk, dont l’empire économique et la plateforme lui donnent une force de frappe considérable, n’avait semblé si déterminé à porter ses idées au pouvoir. Par tous les moyens, à commencer par la désinformation. Avec l’objectif, au passage, de provoquer une vague de dérégulation qui profiterait à ses entreprises.La menace sur nos démocraties et l’unité de nos sociétés est réelle. S’il semble filer le parfait amour avec la très conservatrice présidente du conseil italien Giorgia Meloni, les gouvernements européens font désormais face à une équation complexe : gérer un homme de plus en plus dangereux, qui fera partie du premier cercle de Trump à la Maison-Blanche, sans s’aliéner celui-ci.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/comment-gerer-elon-musk-lequation-complexe-des-democraties-europeennes-TLXGQTPK7VGSVIUO2LG7UHN5L4/

Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2025-01-07 11:23:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Exit mobile version

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .