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L’Express

Etats-Unis : ce rachat à 15 milliards de dollars bloqué par Joe Biden

Le président américain Joe Biden arrive à l'aéroport de Wilkes-Barre Scranton (Pennsylvanie, est) le 2 novembre 2024




Une importante transaction bloquée par Joe Biden. Le président américain vient de mettre son veto à la reprise d’US Steel, symbole de la sidérurgie outre-Atlantique, par le géant japonais du secteur, Nippon Steel. Un rachat qui “placerait l’un des plus grands producteurs américains d’acier sous contrôle étranger et poserait des risques pour notre sécurité nationale et nos chaînes d’approvisionnement essentielles”, a estimé le dirigeant, vendredi 3 janvier. L’accord était estimé à 15 milliards de dollars.Cette décision a été entérinée par Joe Biden à l’issue de discussions non concluantes du Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis (Cfius), une instance chargée d’étudier les projets en la matière aux États-Unis. L’organisme n’est pas parvenu à déterminer s’il existait ou non un risque pour la sécurité nationale au sujet de la fusion d’US Steel avec Nippon Steel. Fin décembre, le Cfius avait donc laissé le soin à Joe Biden de trancher sur le dossier, qui fait l’objet de longues tractations ces derniers mois.Un rare consensus entre démocrates et républicainsFait rare, d’autant plus dans le contexte politique tendu des derniers mois sur la scène américaine : le choix du locataire de la Maison-Blanche sur ce dossier emporte le consensus des démocrates et des républicains. Malgré sa proximité avec certains acteurs économiques japonais, le président élu Donald Trump, dont l’investiture aura lieu le 20 janvier prochain, a également indiqué qu’il aurait lui aussi refusé d’autoriser la proposition de Nippon Steel. Le milliardaire s’est dit sur son réseau Truth Social “totalement opposé à ce que l’ancienne grande et puissante US Steel soit achetée par une entreprise étrangère”.Pourquoi Joe Biden a-t-il bloqué cette tentative de rachat ? La décision s’apparente avant tout à une volonté politique de ne pas laisser tomber dans l’escarcelle étrangère une entreprise qui fut un joyau de l’industrie américaine. US Steel a longtemps été un fleuron du secteur sidérurgique aux États-Unis. Créée en 1901, l’entreprise emploie aujourd’hui environ 14 000 salariés dans le pays. Le groupe a connu un riche passé, constituant notamment un des acteurs majeurs de l’économie de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.Pour le président démocrate, l’image d’une firme passant sous le joug d’un groupe étranger n’aurait pas forcément été facile à faire accepter dans l’opinion publique américaine, d’autant plus à quelques jours de la passation de pouvoir avec Donald Trump et sa vision protectionniste. Le syndicat des métallurgistes USW a ainsi dit être “reconnaissant” vis-à-vis de cette décision. “Nous n’avons aucun doute qu’il s’agit du bon choix pour nos membres et notre sécurité nationale”, a salué l’organisation.Une position cruciale dans la “Rust Belt”Autre aspect stratégique qui a pesé dans cette procédure de blocage : la situation géographique des sites de l’entreprise. US Steel est très implanté en Pennsylvanie et son siège social est basé à Pittsburgh, grande ville de l’ouest de l’État. Soit au plein cœur de la “Rust Belt”, cette ceinture de territoires ouvriers qui s’étend sur une grande partie du nord-ouest des États-Unis.Une région particulièrement cruciale au moment du scrutin présidentiel américain, la Pennsylvanie constituant lors de ces dernières élections un swing state déterminant lors des résultats : remporté en 2020 par Joe Biden, l’État a été récupéré par son rival républicain après le vote de 2024. Pour le camp démocrate, l’ensemble des politiques socio-économiques mises en place dans cette zone, traditionnel berceau de l’acier américain, revêt donc un caractère politique toujours très sensible.Toutefois, avec l’abandon de ce projet de rachat par Nippon Steel, Joe Biden pourrait s’exposer à d’autres conséquences, cette fois sur le plan international. Le Japon a déjà fait part de sa désapprobation avec l’annonce officielle du veto du président américain. “[Il est] incompréhensible et regrettable que le gouvernement Biden ait pris une décision de ce type en invoquant des préoccupations pour la sécurité nationale”, a ainsi taclé le ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie Yoji Muto, dans un communiqué transmis à l’AFP.Un mauvais signal pour les investissements étrangers ?Le refus opposé à l’entreprise du pays asiatique, principal investisseur sur le sol américain, pourrait-il freiner les velléités en la matière dans d’autres secteurs aux États-Unis ? La crainte est formulée par certains experts économiques. “Même si le Japon est à la fois un proche allié et un investisseur de longue date dans le pays, nous voyons l’abandon de ce projet comme une claire dissuasion pour les acteurs étrangers souhaitant s’engager dans le secteur de l’acier américain”, estime Bill Peterson, analyste spécialiste de l’industrie au sein de la banque d’affaires JPMorgan et dont les propos sont rapportés par Bloomberg.Les deux groupes, favorables à ce rachat, ont fustigé la décision de Joe Biden. Selon US Steel, cette décision pourrait même mettre en péril “des milliers” d’emplois. L’entreprise américaine a publié un communiqué commun avec Nippon Steel pour dénoncer, d’après elles, un choix sans “aucune preuve crédible d’un problème de sécurité nationale”. Elles disent envisager une action en justice pour contester l’arbitrage présidentiel, promettant “de prendre toutes les mesures appropriées pour protéger [leurs] droits”.



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Publish date : 2025-01-04 10:50:00

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