L’emploi du temps des nouveaux ministres du gouvernement Barnier s’annonce serré : dans les deux semaines à venir, les 39 nouveaux membres enchaîneront les étapes cruciales à sa mise en place, du discours de politique générale à la présentation du budget, qui a déjà pris un retard inédit. Un départ qui pourrait néanmoins être ralenti par la motion de censure que le bloc de gauche a déjà annoncé présenter dès le discours de Michel Barnier, prévu devant l’Assemblée le 1er octobre.Conseil des ministres à 15 heuresEmmanuel Macron réunira le nouveau gouvernement de Michel Barnier au complet, c’est-à-dire ses 39 membres ce lundi à 15 heures pour un Conseil des ministres, a annoncé samedi l’Elysée. C’est lors de ce conseil que seront discutés pour la première fois à huis clos les grands axes politiques et les premières décisions du gouvernement de Michel Barnier, qui a lui même clarifié les positions de son gouvernement fraîchement formé sur le plateau de France 2 dimanche soir.Ce Conseil des ministres aura été précédé d’un “petit-déjeuner gouvernemental” d’accueil des ministres à Matignon à 8 heures, investis ensuite à partir de 10 heures dans leurs ministères respectifs, lors des traditionnelles cérémonies de passation de pouvoir.Discours de politique générale le 1er octobreMichel Barnier prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le mardi 1er octobre. Prochaine étape cruciale pour le nouveau gouvernement, ce discours permet à chaque nouveau locataire de Matignon de donner les grandes orientations de son programme, et de présenter aux députés et sénateurs les réformes ou projets de loi que le gouvernement souhaite défendre pendant son mandat. Réforme des retraites, droits des LGBT, finances publiques, immigration… Michel Barnier a déjà donné les grands axes de la politique qu’il souhaite mener sur le plateau de France 2 dimanche soir. Un discours devrait en parallèle être prononcé au Sénat par un autre haut membre du gouvernement.S’il ne s’agit pas d’une obligation constitutionnelle, il est de coutume suite au discours de politique générale de soumettre sa déclaration à un vote de confiance des députés. En 2022 néanmoins, Élisabeth Borne avait fait savoir qu’elle ne s’y soumettrait pas. Faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, elle n’avait pas souhaité être désavouée et être dans l’obligation de démissionner si les parlementaires avaient refusé de lui accorder leur confiance. Une situation qu’avait répétée Gabriel Attal. Selon le député communiste Stéphane Peu, Michel Barnier, sollicité par les responsables du parti, lui non plus “n’envisage pas” de vote de confiance.Motion de censure dans la fouléeLa gauche l’a déjà annoncée : elle déposera une motion de censure immédiatement après le discours de politique générale de Michel Barnier, le 1er octobre. Celle-ci ne pourra être votée que 48 heures après son dépôt. C’est le PS qui déposera ainsi la motion de censure au nom de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, a indiqué le patron du Parti socialiste Olivier Faure. Le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a lui appelé à se “débarrasser aussitôt que possible” de ce “gouvernement des perdants”, qui n’a selon lui “ni légitimité ni futur”. Reste que pour aboutir, cette motion de censure devra recueillir les voix du Rassemblement national, le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, ce qui pour l’instant est peu probable, de l’aveu même d’Olivier Faure.Présentation du budget le 9 octobre ?L’élaboration du budget 2025, qui a déjà pris un retard inédit, est l’urgence numéro un dans un contexte économique très tendu. Il devrait a priori être présenté le 9 octobre, au lieu du traditionnel 1er octobre. Alors que les macronistes refusent toute hausse des prélèvements, Michel Barnier a promis de ne “pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français”, notamment sur les classes populaires et moyennes. Ce sont “les plus riches qui doivent prendre part à l’effort de solidarité” a prévenu le Premier ministre LR, sans se prononcer directement sur un rétablissement de l’ISF, avidement réclamé par la gauche.Selon La Tribune et Les Echos, Michel Barnier envisagerait non des hausses d’impôts sur l’ensemble des Français, mais quelque chose qui y ressemble : un gel des barèmes de l’impôt sur le revenu, qui ne serait pas réévalué du montant de l’inflation, comme c’est le cas presque chaque année. Cela aboutirait à faire payer un peu plus d’impôt sur le revenu, à un peu plus de Français des classes moyennes et supérieures, pour un gain de quatre milliards d’euros. Enfin, l’exécutif pourrait proposer à Bruxelles un report à 2029 du retour sous les 3 % de déficit, selon La Tribune. Le déficit du pays a dérapé ces dernières années, s’affichant actuellement à plus de 5 % du PIB alors que l’Union européenne impose à ses membres de contenir leur déficit sous les 3 % de PIB.
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Publish date : 2024-09-23 07:58:49
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